EN Inclusion, contrôle et ouverture. A l’école de Will Schutz

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Will Schutz, psychologue américain du 20esiècle, a conceptualisé sa vision des relations humaines dans sa théorie de l’Elément Humain. Il y décrit trois types d’interactions entre les individus, toutes trois étroitement liées : l’inclusion, le contrôle et l’ouverture.

L’inclusion

Dans le vocabulaire de Schutz, « l’inclusion » désigne les liens entre les personnes : le désir de recevoir de l’attention, d’interagir, d’être unique et intégré à l’ensemble auquel on appartient (famille, collectif, société…). L’inclusion se manifeste par les signes élémentaires de politesse, la participation aux échanges, aux activités, aux réunions… Le degré d’inclusion se mesure en analysant la participation à ces types d’interaction.

Le contrôle

La notion de « contrôle », elle, désigne les relations de pouvoir, d’influence et d’autorité entre les personnes. Un individu peut être de type « homme de troupe » (j’aime contrôler et être contrôlé) ou de type « rebelle » (j’aime contrôler mais surtout pas être contrôlé). On peut aussi préférer une « structure de pouvoir plate » (aucun ordre n’est donné) ou encore obéir plutôt que de donner des ordres. Les tempéraments du type « éminence grise », eux, veulent généralement à contrôler fortement sans chercher à être inclus. Il est enfin possible d’être de type « comédien », ce qui revient à exprimer un faible désir de contrôle tout en montrant une inclusion élevée.

L’ouverture

La troisième dimension des relations humaines selon Will Schutz est « l’ouverture », qui correspond au degré auquel je souhaite être ouvert aux autres personnes. L’ouverture varie au fil du temps, des personnes et des relations. Elle est fondée sur la construction de liens plus profonds. C’est habituellement la dernière étape qui émerge dans une relation humaine ou au sein d’un groupe.

Dans sa théorie de l’Elément Humain, Will Schutz décrit aussi trois notions clés, qui influent sur l’inclusion, le contrôle et l’ouverture : l’estime de soi, la compétence, l’importance.

L’estime de soi

Au cœur de ces trois dimensions, on trouve ce que Schutz appelle « l’estime de soi », c’est-à-dire le fait à la fois de se connaitre et de s’accepter (et même de s’apprécier !) soi-même tel qu’on est. Ce qui est particulièrement éclairant dans cette théorie de l’Elément Humain, c’est qu’un déficit d’estime de soi va mécaniquement entrainer un manque d’ouverture aux autres : pour quelles raisons m’ouvrir aux autres, partager ce que je suis, si je ne me connais pas et ne m’accepte pas moi-même. Quelle valeur cela pourrait-il avoir pour les autres ?

La compétence

Autre élément clé : le sentiment de compétence : si j’éprouve un sentiment d’incompétence dans ma fonction, j’aurai tendance à vouloir contrôler mon environnement de façon excessive afin de dissimuler les carences que je pense avoir.

L’importance 

Enfin, l’inclusion est corrélée au sentiment d’importance que j’éprouve : suis-je important pour les autres ? me considèrent-ils ? m’estiment-ils ?

Au cœur des relations sociales et collectives se trouve donc, bel et bel, l’équilibre personnel de chaque individu. Le fait de se savoir et de se sentir compétent, important et de valeur concourt immanquablement à ce que mes relations avec autrui soient étroites, équilibrées et ouvertes.

Si un travail de développement personnel et de connaissance de ses modes de fonctionnement est toujours utile -voire indispensable ! – à chacun, il n’en demeure pas moins que le meilleur remède à une faible estime de soi reste les feed-back positifs, encourageant, réconfortant des personnes qui nous entourent.