Inspiré la Théorie organisationnelle de Berne
« Celui-là, c’est un sacré leader, un vrai chef ! »
Voilà ce qu’on peut parfois entendre dans les couloirs d’une entreprise au sujet d’un de ses dirigeants.
Mais suffit-il de figurer en tête d’un organigramme pour endosser pleinement le leadership d’une équipe ? Un manager qui prend tout juste ses fonctions doit-il compter sur ses propres ressources ou dispose-t-il d’autres relais de leadership dans son environnement ?
Le leader responsable
Le leader « en titre » d’une organisation est communément considéré comme celui qui est en haut de la pyramide, à la pointe de l’organigramme. C’est le créateur de l’entreprise ou celui qui a reçu un mandat de l’organe de gouvernance pour l’administrer (conseil d’administration, COMEX, CODIR…selon les cas). On peut qualifier ce leader de « responsable »[1] : celui qui va donner la direction et officiellement assumer les succès comme les échecs, dans un périmètre donné.
Le leader effectif
Mais est-il pour autant le seul à exercer la fonction de leadership ? A y regarder de plus près, pas nécessairement : n’y a-t-il pas, très souvent, dans son entourage plus ou moins proche, un leader « effectif ». Vous savez, cette personne qui est là depuis plus d’une quinzaine d’années et qui a une parfaite maitrise de l’environnement de l’entreprise, des usages et du métier.
Ce leader « effectif », c’est souvent la personne vers laquelle tous se tournent lorsqu’un cas inhabituel ou une situation de crise se présente. C’est l’adjudant Wiltzdorf dans la 317esection de Schonderfer ou le major Tronc dans le Désert des Tartares. Un jeune cadre aura généralement pour challenge principal de se mettre au niveau (souvent élevé) de cette figure de leadership effectif. D’autant plus que cette personne est, la plupart du temps, reconnue par l’équipe pour sa grande expertise. Ainsi notre jeune leader responsable pourra peu à peu endosser le costume de leader effectif (ou le partager, dans le cas le plus fréquent…) et ainsi conforter sa position.
Le leader psychologique
Pourtant, ces deux leaders ne sont pas seuls à bord : il y a aussi celui ou celle qu’on appelle le « leader psychologique ». Là encore, c’est un ancien de la maison. C’est quelqu’un qui en connait tous les rouages, qui a vu circuler des générations et des générations de leaders responsables et qui est devenu une pièce maitresse dans l’échiquier de l’entreprise.
C’est par exemple l’assistant(e) de direction qui, de par son poste stratégique, a accès à des informations sur l’ensemble de l’organisation. Selon son positionnement, cette personne jouera le rôle de plaque tournante, de soupape, de régulateur ou, au contraire, d’instigateur voire de perturbateur. Tout chef, aussi talentueux soit-il, doit savoir manager cette figure de leadership psychologique qui possède une influence souvent très importante dans l’organisation.
Le leader primal
Mais notre brave leader responsable n’en a malheureusement pas fini avec le partage du pouvoir car un quatrième personnage se dissimule dans le paysage : c’est le leader « primal ». Le leader « primal » est le fondateur de l’entreprise. Il peut aussi être un dirigeant qui a fortement marqué les dernières décennies. C’est celui dont on dit dans les couloirs « que du temps de Monsieur Untel, c’était autre chose », ou encore « avec Monsieur Truc, ça ne serait jamais arrivé ». Il peut être encore présent physiquement dans les murs ou demeurer seulement dans les esprits des plus anciens. Toujours est-il qu’il est là, même s’il n’est plus là, qu’il faut apprendre à le connaitre et s’en faire allié, s’inscrire dans son héritage, se faire adouber par lui.
En étant pleinement conscient de ces quatre dimensions du leadership et en cherchant à les identifier dès les premiers temps au sein de son organisation, le leader, aussi jeune soit-il, aura toutes les chances d’exercer un leadership des plus affirmés, reconnus et performants.